Dissolution du Projet Chez Soi
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Le 31 mars 2013, la partie montréalaise du Projet Chez Soi termine ses activités auprès des personnes itinérantes vivant avec un trouble de santé mentale. La partie recherche se poursuit jusqu'en décembre 2014. Des résultats ont déjà été présenté et on retrouve les diapositives d'une journée tenue le 28 novembre 2013 où plusieurs conférenciers ont élaboré autour du thème « Vers une stratégie pour mettre fin à l’itinérance».
Une période de transition est mise en place afin que les 210 personnes restant du groupe initial qui en a compté jusqu'à 280, puissent se reloger et continuer à recevoir des services de soutien communautaire.
Chez Soi offrait l'équivalent d'un Supplément au Loyer pour que les personnes choisissent un logement de leur choix dans le quartier qu'il désirait assorti d'un suivi intensif (offert par une équipe du CSSS Jeanne Mance subventionnée par Chez Soi) ou d'intensité variable (offert par l'organisme communautaire Diogène et par une équipe du CSSS Jeanne Mance).
Averties des changements qui s'en venaient, plusieurs des personnes suivies ont déjà quitté leur appartement pour se reloger (ou retourner dans la rue) dans un logement à un prix entrant dans leur budget. La Commission de la santé mentale du Canada verse le montant nécessaire pour une transition du programme de supplément au loyer afin de permettre aux 170 personnes restantes d'avoir le temps de trouver un nouvel appartement d’ici un an. La plupart de ces personnes ont fait une demande pour une Habitation à Loyer modique (HLM). Quelques-unes auront peut-être la possibilité d'y avoir accès.
Un budget de transition va aussi permettre de conserver pour la prochaine année le personnel de l'équipe Logements de Chez Soi qui est transféré à l’Institut universitaire de santé mentale Douglas. Cette équipe gère les liens avec les 70 propriétaires qui avaient accepté de collaborer.
Pour le suivi intensif, il y a environ 60 personnes qui auront à recréer ces liens avec une nouvelle équipe. Les personnes seront présentées aux équipes de suivi intensif existantes, dont une quinzaine pourraient être repris par Louis-H. Lafontaine. La psychiatre Marie- Carmen Plante reste présente dans tous les suivis et demeure responsable dans les dossiers tant que les transferts ne sont pas complétés. Des budgets transitoires permettraient à 3 intervenants de passer à l’équipe de suivi intensif du CHUM. Les CSSS de la Montagne et Lucille-Teasdale créeront quant à eux de nouvelles équipes de suivi intensif.
Pour le suivi d’intensité variable, on évalue les besoins à remettre en place pour environ 150 personnes. Un peu plus d’une soixantaine (65) demeureraient avec Diogène qui aura un budget de transition pour 4 intervenants et une coordonnatrice. Au terme de la transition, ils resteront soit avec Diogène (une quinzaine) ou seront proposés aux organismes communautaires du ROSAC. Quelques autres (4 à 5) seront dirigés vers une équipe de suivi intensif du réseau public.
Pour l’équipe de suivi d’intensité variable du CSSS Jeanne-Mance, 5 postes resteraient en transition pour environ soixante (60) personnes. Vingt-cinq (25) personnes seront orientées vers le suivi intensif. Il y a une quarantaine (40) de présentations qui sont en cours vers les équipes existantes des CSSS.
Dans un article de la Presse du 23 mars dernier, on pouvait lire « L'agence s'engage à “n'échapper personne”, selon Marc Boutin, coordonnateur santé mentale et dépendance à l'agence. “Ils ne cogneront pas aux portes des CSSS en file, on assure une transition personnalisée, au cas par cas”, souligne Lydia Ingenito, directrice des programmes par intérim à l'agence. »
Est-ce que dans quelques années un projet de recherche nous permettra de savoir ce qui est advenu de ces personnes? Est-ce que nous saurons si de véritables liens avec des équipes de suivi se seront maintenus?
Au même moment, le gouvernement fédéral annonce que dans le cadre de la Stratégie des partenariats dans la lutte contre l'itinérance (SPLI), il va orienter ses subventions vers des projets « logement d'abord » comme celui de Chez Soi.
Nous avons joint un texte de Roger Bland, un des psychiatres les plus respectés au Canada. À la retraite du département de psychiatrie de l’Université de l’Alberta à Edmonton qu’il a dirigé, il demeure actif dans sa communauté comme psychiatre répondant de l’équipe psychiatrie-justice, faisant toujours des visites à domicile ou ailleurs avec l’équipe. Il porte un regard historique et critique sur ce qui s'est passé dans les dernières décennies.